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Pouvez-vous me parler de votre expérience en EHPAD ?
J’ai travaillé en tout 16 ans en Ehpad dont 11 ans en tant que directeur. C’est un métier très beau, on a une capacité d’être en prise directe sur la qualité de vie des personnes fragiles. Ce qu’on fait a un impact instantané sur leurs vies, c’est énorme. Ce sont des personnes qui dépendent énormément de leurs entourages, il y a à travers ça une grande responsabilité, lourde à porter. Quand il y a un raté, on culpabilise. Lorsqu’on on les accueille c’est difficile pour tout le monde, autant pour eux, que leurs familles qui ressentent de la culpabilité. D’ailleurs, souvent les familles disent « je le place » en établissement, cela en dit long… Les décès sont très difficiles à vivre parce qu’il y a un lien très fort qui se crée avec chacune des personnes qu’on accueille. Il y a des choses difficiles à porter au quotidien, mais c’est aussi ça qui pousse à se lever chaque matin; ce qu’on fait a du sens. Pour moi ce qui était aussi difficile était la partie management, il fallait gérer entre 50 et 80 professionnels qui souffrent physiquement et nerveusement. Malgré l’accompagnement qu’on peut apporter, il y a malheureusement un gros turn-over, il faut donc sans cesse recruter, parfois ne pas avoir le choix et se rabattre sur des personnes non diplômées.
Vous passez de la direction d’un EHPAD à un désir de maintien à domicile des seniors, pourquoi avoir pris ce virage ?
J’ai eu envie de garder le contact avec les personnes âgées, j’ai hésité à me reconvertir complètement, mais j’ai compris que le contact avec elles est très important pour moi. Les 15 dernières années, j’ai pris tous mes déjeuners avec elles. Ce qui va changer est le lien assez rapide qui se crée en allant directement chez les personnes, parce qu’on entre directement dans leur intimité et leur monde . En Ehpad, chacun possède sa chambre, mais cela demeure un lieu très aseptisé et les personnes racontent uniquement ce qu’elles veulent raconter, ce qui maintient une certaine distance.
En m’engageant dans le maintien à domicile, je suis très content et rassuré de voir qu’on nous accueille sans réserve. Enfin, le plus important est évidemment de contribuer à créer du beau, rendre agréable le domicile de nos ainés et les savoir satisfaits.
Pour finir, ce qui m’a poussé à aller vers le maintien à domicile c’est ce constat qu’en établissement on n’arrive pas à garantir ce qu’on voudrait mettre en place, il y a une frustration. Tout dépend assez peu de nous, quand il y a des familles qui passent et nous disent « ça fait 3h que personne n’est passé dans la chambre, vous devriez embaucher du personnel » je réponds que je ne demande que ça ! Mais nous n’avons ni le droit, car on a un nombre d’effectifs à respecter ni le budget… il y a ce sentiment d’un écart entre ce qu’on voudrait, ce que ça coute aux familles et ce qu’on arrive à faire vivre aux personnes.
Beaucoup de collègues ont arrêté suite à un AVC ou un burn-out, et j’ai eu moi même des signaux d’alerte, donc j’ai décidé d’intégrer la franchise DOM&VIE. Je souhaite avoir un engagement complet envers mes clients, d’être présent à chaque étape, à chacun de leurs questionnements, je sais que je pourrais honorer chacun de leur besoin et obtenir une satisfaction complète de la part de mes futurs clients. Grâce à mon expérience en établissement je sais que je serais entièrement engagé dans cette nouvelle aventure.
